Cet été, nous sommes partis en famille en Italie, à Nervi, une petite ville côtière faisant partie de la commune de Gênes.

Il me tenait à coeur de faire découvrir ce petit bout de paradis à Alice cette année, car à son âge, j’y allais régulièrement durant les vacances pour y retrouver mes grands-parents qui y sont restés 10 ans pour des raisons professionnelles.

De ces vacances que nous passions en famille, il ne me reste pas vraiment de souvenirs très précis. En fait si, mais plus que des images, je parlerais de souvenirs sensoriels… Ces odeurs d’iode mélangées à celle du métal de ces balustrades bleu turquoise qui longent la promenade face à la mer. Le son du train qui passe toute les heures, à quelques mètres de cette même promenade. Cet arôme de vanille hyper parfumé que l’on trouve à peu près dans toutes les brioches, biscuits et autres pâtisseries locales. Cette sensation de douceur quand je me blottissais contre mon grand-père qui me racontait des histoires dans le canapé en cuir de leur appartement. Le goût sucré de ces pêches tellement juteuses que ma grand-mère prenait le soin d’éplucher, de couper en quartier et de saupoudrer de sucre pour le dessert. Il me reste aussi la luminosité particulière du soleil qui se reflétait sur les façades multicolores de la ville et sur la mer qu’il faisait scintiller… Et puis un souvenir de bonheur indescriptible, peut-être simplement lié au fait que nous étions tous ensemble, en famille, et que cela me rendait heureuse.

Quand j’ai eu 6 ans, mes grands-parents sont revenus vivre en Belgique et nous n’y sommes plus retournés avant mes 18 ans. 12 ans plus tard, je redécouvrais ces sensations, ces odeurs, ces couleurs, ces saveurs que je n’avais pas oubliées. Je me souviens de ces vacances avec mes parents et mon petit frère comme l’un de mes plus beaux souvenirs car je renouais avec une partie de mon enfance et me sentais heureuse d’être là avec eux. Je suis tombée amoureuse de cet endroit cette année-là. Nous y sommes retournés 2 fois encore dans les années qui ont suivi et en 2006, c’est là que mon chéri m’a fait sa demande en mariage. Je ne m’y attendais pas du tout et il avait choisi l’endroit parfait pour le faire. Je m’en souviendrai toute ma vie.

Et puis les années ont filé et nous n’y sommes plus retournés jusqu’à cette année, mais cette fois-ci avec Alice. Je ne sais pas si cela s’étend à toute l’Italie, mais dans cette petite ville côtière de Ligurie, les enfants sont aimés et accueillis par tous. Je me souviens que ma mère me racontait que lorsque nous étions petits, les personnes âgées descendaient du trottoir pour la laisser passer avec la poussette ! Je savais que nous serions heureux de pouvoir passer du temps avec Alice dans un endroit où l’enfant a sa place. Et ce fût le cas. Comme je l’écrivais il y a peu sur Instagram, l’enfant y est roi sans être un « enfant-roi ». Tout le monde nous souriait en voyant le minois d’Alice, dans la rue, les magasins, à la plage, en nous lançant des « ma è bellissima ! », « principessa ! », « bella bambina !». Si elle était en colère ou pleurait en rue, les gens se retournaient vers nous avec un sourire attendri et non un regard jugeant comme nous le vivons souvent chez nous.

Nous y sommes restés une semaine et ce fût 7 jours de ressourcement et de joie. Un sentiment de bonheur lié à Alice, au fait d’être parents, de la voir courir, rire aux éclats, manger ces glaces (les meilleures du monde !) et ces pâtes au pesto (spécialité de la région), observer la mer en grimpant sur la rambarde comme je le faisais au même âge et nous avoir pour elle toute seule.

Cet endroit est le plus « kids friendly » que j’aie jamais connu et je ne comprends toujours pas pourquoi ce terme existe… Pourquoi y a-t-il des lieux qui accueillent les enfants et d’autres non ? N’avons-nous pas tous été enfants ? Les enfants ont tant à nous apprendre, sur nous-mêmes, sur la vie et sur le bonheur. Alors, oui, il est vrai que les enfants font du bruit, bousculent, sollicitent et prennent beaucoup de place. Mais si nous prenions le temps de les observer, nous verrions qu’ils ont compris que ce sont les petites choses de la vie qui font les grands bonheurs.